Article mis à jour le 18 décembre 2020

Les chiffres du gaspillage alimentaire dans le monde sont consternants. En effet, par an, c’est 1,3 milliards de tonnes d’aliments qui sont jetées ou perdues. Cela représente 1/3 de la nourriture qui est produite sur la planète. Ce constat est considérable. A l’échelle nationale nous ne sommes pas en reste car ce sont 10 millions de tonnes qui sont gaspillées chaque année. Mais d’où vient ce gaspillage alimentaire ? Quelles en sont les conséquences ? Et surtout comment peut-on agir pour le limiter ?

État de la situation

En France et en moyenne, selon l’ADEME, ce n’est pas moins de 30kg de nourriture par personne qui sont gâchés par an. C’est l’équivalent d’un repas par semaine. Ces chiffres ne laissent pas insensibles. D’autant plus qu’à notre niveau, en tant que consommateurs, nous sommes responsables à 18% de ce gaspillage alimentaire. Toutefois, sommes-nous les seuls coupables ?

Et bien non. Tous les acteurs de la filière de l’alimentation sont impliqués. En effet, au niveau de la production agricole, des céréales sont laissées dans les champs, des fruits et des légumes non conformes sont jetés. Puis durant le transport, certains aliments sont abîmés. Dans certains cas, lors du stockage, s’il y a rupture de la chaîne du froid, la marchandise est également jetée. A l’usine, une part de la production non négligeable est perdue. Ensuite, en distribution, de nombreux invendus ne sont pas conservés. Enfin en restauration ou à la cantine on se débarrasse généralement du surplus de nourriture qui ne sert pas. Tous les maillons de ce système alimentent le gaspillage.

L’impact du gaspillage alimentaire

Malheureusement ce gâchis a des conséquences sur notre planète ainsi que des retombées financières. En effet, dans un premier temps, ce sont des ressources telles que l’eau ou les surfaces agricoles qui sont utilisées en vain. En outre, le gaspillage alimentaire pollue. Cette pollution est liée au transport de la marchandise mais aussi aux engrais et pesticides utilisés pour certains types de cultures. Elle est également causée par toute l’énergie dépensée durant l’ensemble des étapes de la chaîne alimentaire pour des produits qui finissent détruits ou à la poubelle. L’ADEME estimait en 2016, l’empreinte carbone annuelle du gaspillage à 15,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 en France. Cela laisse sans voix ?

Quant au niveau économique, les pertes sont estimées à 750 milliards de dollars par an dans le monde selon la FAO. Ce constat est impressionnant et désolant au vu des ravages que font encore la faim et la malnutrition dans le monde.

Alors comment faire pour réduire le gaspillage ?

Heureusement nous pouvons agir contre ce grand gâchis chacun à notre échelle.
En 2016, le gouvernement introduisit un certain nombre de mesures visant à lutter contre le gaspillage alimentaire à travers la loi Garot. L’objectif de cette loi, à destination des distributeurs est de diviser par deux le gaspillage d’ici 2025.

Néanmoins, nous sommes tous concernés par ce sujet. Le temps est venu de se pencher sur notre manière de consommer. Grâce à des gestes simples et certaines habitudes nous pouvons contribuer à limiter le gâchis.

Limiter le gaspillage au moment des courses

Première étape : faire un état des stocks et préparer une liste avant d’aller faire ses courses. Cela permet d’éviter les achats compulsifs et de ne pas acheter en trop grande quantité. Ainsi on ne se retrouve pas avec une quantité de produits qu’on ne consommera pas avant la date de péremption ou présentant des traces de moisissure.

Limiter le gaspillage en rangeant

Une fois rentré à la maison, on range les placards et le réfrigérateur. On commence par mettre les produits dont la date limite est proche sur le devant et les autres un peu plus au fond (sans les oublier). De cette manière on consomme les produits qui se périment rapidement en premier.

De plus, il est également possible de congeler certains produits qui arrivent à échéance. Surtout si ces derniers ne seront pas consommés rapidement. Attention toutefois à bien vérifier préalablement si la congélation est possible.

Concernant les dates qui figurent sur les produits. On fait bien la distinction entre : DLC (Date Limite de Consommation) à ne pas dépasser et la DDM (Date de Durabilité Minimale) qu’on peut dépasser plus ou moins selon les produits. Dans le premier cas il est indiqué «A consommer jusqu’au» sur l’emballage alors que pour la DDM (anciennement DLUO) il est mentionné «A consommer de préférence jusqu’au».

Limiter le gaspillage en cuisinant

En cuisine tout commence par une maîtrise des proportions. De ce fait, on ne cuisine pas des quantités dignes d’une famille d’ours affamés quand on n’est que deux, tout en savant que les reste ne seront pas consommer. Et si le respect des bons dosages ce n’est pas notre fort ? Les restes seront toujours mieux dans une boite hermétique au frais qu’à la poubelle.

En outre, il est préférable de donner une seconde vie à un fruit abîmé ou à des restes, en les cuisinant et en les incorporant dans des recettes plutôt que de s’en débarrasser.

Enfin en partant du principe que rien ne se perd mais que tout se transforme, on peut même utiliser certaines fanes pour en faire de succulentes soupes.

Limiter le gaspillage au restaurant

Il est parfois difficile lors d’un repas au restaurant de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Dans les cas où la gourmandise a raison de nous, on fait signe au serveur et on demande un doggy bag. Le gâchis est ainsi évité et on conserve le plaisir de déguster un succulent plat ou dessert le lendemain.

Lutter contre le gaspillage c’est aussi faire des choix. C’est choisir d’acheter aussi des fruits et légumes moches et d’éviter les plats cuisinés qui génèrent plus de gaspillage. C’est aussi privilégier les circuits courts, ne pas adopter le réflexe «poubelle»,… Bref de consommer autrement.
Récemment, des applications mobiles ont été mises en place pour nous venir en aide dans ce combat quotidien. Certaines d’entre elles comme TooGoodToGo ou Optimiam, proposent à la vente les invendus de commerçants à des prix réduits. D’autres telles que Zero Gachis permettent aux supermarchés de proposer des rabais sur les produits proches de leur date de péremption. Il en existe de nombreuses autres, toutes aussi efficaces. Ainsi nous pouvons tous être acteurs afin de limiter le gaspillage alimentaire.

Sources :

https://www.fne.asso.fr/dossiers/gaspillage-alimentaire-d%C3%A9finition-enjeux-et-chiffres
https://agriculture.gouv.fr/antigaspi
https://agriculture.gouv.fr/gaspillage-alimentaire-evaluation-de-lapplication-des-dispositions-prevues-par-la-loi-garot
https://toogoodtogo.fr/fr/blog/penseataplanete-gaspillage-alimentaire-2019
https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/eco-consommation-eviter-gaspillage-alimentaire-maison-4843/
https://particuliers.ademe.fr/maison/dechets/pourquoi-gaspillons-nous-autant-de-nourriture