Article mis à jour le 26 janvier 2023

Cher·e·s lecteur·rice·s, vous souhaitez faire changer les choses vers davantage d’égalité entre les femmes et les hommes ? Vous voulez communiquer sans stéréotype de sexe ? L’écriture inclusive apparaît comme LA solution pour favoriser l’universalité. Mais, est-ce la bonne idée à adopter pour la rédaction de vos contenus sur le web ? Écriture inclusive et référencement naturel, font-ils bon ménage ?

L’écriture inclusive, quèsaco ?

Écriture inclusive, épicène, non genrée, neutre, non discriminante… Quel que soit le nom qu’on lui donne, cette pratique ne fait pas consensus ! Par le biais d’un ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques, l’écriture inclusive a pour but d’assurer l’égalité femmes hommes par l’écriture, voire à l’oral. C’est une manière d’écrire incluant systématiquement le féminin, qui va au-delà du principe que le masculin l’emporte sur le féminin. Pour parvenir à mettre fin à toutes discriminations sexistes et stéréotypes de genre, l’idée est d’agir sur qui le construit : le langage.

Le langage inclusif, une pratique récente mais controversée

Il y a déjà une trentaine d’années, l’Allemagne avait posé le constat que le masculin générique ne reflétait plus la place grandissante des femmes dans la société. Dès la fin des années 90, l’administration allemande encourage l’utilisation d’une écriture neutre. En France, l’écriture inclusive est aujourd’hui encore très décriée. Ce n’est que récemment en 2019, que l’Académie française a reconnu la validité des noms de métiers au féminin (un auteur/une autrice, un professeur/une professeure, un chef/une cheffe, …). De nombreuses initiatives voient le jour et sont adoptées.

3 Règles d’or pour écrire de manière inclusive 

L’écriture inclusive s’appuie sur 3 règles afin de mettre en avant le féminin. 

01 – Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres

Les noms de fonctions, grades, métiers et titres existent massivement, et ce depuis longtemps : chef·fe, technicien·ne, professeur·e, médiateur·rice, auteur·e/autrice, artisan·e

02 – User du féminin et du masculin, que ce soit par l’énumération par ordre alphabétique, l’usage d’un point milieu, ou le recours aux termes épicènes

Pour marquer le féminin et le masculin, il existe plusieurs possibilités qui peuvent être combinées au sein d’un même texte. 

D’une part, la mention par ordre alphabétique des termes au féminin et au masculin : elles et ils au lieu de ils, les lecteurs et les lectrices, celles et ceux au lieu de ceux. De plus, avec l’accord de proximité, vous accordez avec le mot le plus proche. Par exemple, “des auteurs et des autrices douées.”

D’autre part, l’utilisation du point milieu en composant le mot comme suit : racine du mot + suffixe masculin + point milieu + suffixe féminin. Si l’on veut indiquer le pluriel, on ajoute un point milieu suivi d’un “s”. À titre d’exemple, ceux·elles, intellectuel·le, citoyen·ne, créatif·ve. 

L’usage du point milieu est plus répandu à l’utilisation d’autres signes. Mais, pour regrouper masculin et féminin au sein d’un même mot, il est également possible d’utiliser les parenthèses, le slash, les tirets…

03 – Ne pas utiliser les antonomases du nom commun « Femme » et « Homme »

Dans la rédaction inclusive, il faut mettre en avant les deux genres. Au lieu de dire les “droits de l’Homme”, on préféra la formulation “les droits humains” ou “les droits humains”.

Écriture inclusive et SEO font-ils bon ménage ?

Lorsqu’on rédige du contenu sur le web, la question du référencement naturel aussi appelé SEO (Search Engine Optimizationse pose. En effet, adopter une bonne stratégie SEO est fondamental pour se positionner dans les premiers résultats de recherche Google. Mais, l’écriture inclusive est-elle pertinente ? Le référencement naturel et cette écriture ne sont pas totalement compatibles. La cause ?

L’algorithme Google donne du fil à retordre à l’écriture inclusive

Le véritable objectif du SEO est d’amener son site dans les premières pages de résultats de recherches. Pourquoi ? Pour augmenter le trafic sur votre site web. Pour cela, l’usage de bons mots clés dans le corps du texte satisfait l’algorithme de Google et ainsi, améliore votre référencement. Les caractères utilisés dans l’écriture inclusive (point médian, traits d’union, parenthèses…) créent des difficultés en termes de lecture pour les algorithmes de Google. Difficile alors d’apparaître dans les premiers résultats de recherche… 

 Des requêtes pas suffisamment féminines

Les mots-clés correspondent aux requêtes réalisées par les internautes sur les moteurs de recherche. Ils apportent des réponses à une requête cible recherchée de manière fréquente. Mais, les requêtes au féminin sont minoritaires et dispersées. De même, les internautes ne font pas de recherche avec le point médian, ou très peu. Il apparaît donc évident que tant que l’internaute ne cherche pas comme ça, il n’est pas évident de conjuguer écriture inclusive et SEO. 

L’écriture engagée, un frein à la lecture ?

Si l’écriture inclusive crée des obstacles en termes de lecture pour les moteurs de recherche, elle l’est également pour les lecteurs. En effet, les signes typographiques créent des difficultés de lecture, et donc la compréhension du texte. En tant que rédacteur de contenu, vous devez veiller à la visibilité des textes alors qu’on reproche souvent à l’écriture inclusive d’être inconfortable à lire. De même, le fait d’évoquer à la fois le masculin et le féminin (par exemple, “les rédacteurs et les rédactrices web”) alourdit les phrases. Ce n’est pas avantageux quand on sait que le référencement naturel recommande des phrases courtes et des paragraphes de quelques phrases.

Quelles méthodes pour écrire en inclusif sans impacter son SEO ? 

Les règles de rédaction web imposées par Google ne favorisent pas, pour le moment, les pages, sites et articles de blogs basés sur l’écriture inclusive. D’autres pistes s’offrent alors aux petites mains du web pour à la fois optimiser le SEO et l’écriture épicène.

Favoriser, quand c’est possible, les termes génériques et universels

On parle dans ce cas de “globalisation”. Par exemple, on préfère parler du “corps enseignant”, au lieu des enseignant·e·s ou des “enseignantes et des enseignants”. Cette astuce consiste donc à se référer au collectif plutôt qu’aux individus : la population au lieu de dire les habitants et des habitantes, la clientèle, l’équipe, la communauté, la profession.

Préférer les mots neutres épicènes quand ils existent

Par exemple : l’artiste, les internautes, les spécialistes du web. À la hauteur du possible, construisez des phrases épicènes : préférez “Travaillez-vous dans la rédaction web ?”, plutôt que : “Êtes-vous rédacteur web ou rédactrice web ? ».

Lutter contre les stéréotypes de genre avec une banque d’images inclusives

Pour illustrer vos contenus, privilégiez des images qui favorisent une diversité des rôles et ne renferment pas les genres dans les stéréotypes. 

Même si l’écriture inclusive permet de s’adresser à un public où tout le monde se sent concerné, elle ne semble pas être une  bonne stratégie tant que l’algorithme de google ne traitera pas ce type de requête. Des mises à jour devraient progressivement s’adapter et affiner leur traduction.

Affaire à suivre… 

Glossaire :

Antonomase : Figure de style consistant à remplacer un nom commun par un nom propre ou inversement. 

Épicène : Se dit d’un nom qui a la même forme aux deux genres, correspondant aux deux sexes (par exemple un élève/une élève, un enfant/une enfant).