Article mis à jour le 05 janvier 2021

Sur le salon Natexpo 2019 à Paris en octobre dernier, nous avons assisté à une conférence qui a mis en lumière les dernières informations relatives au chanvre et au cannabis. Voici un résumé qui fait suite à notre article du 4 Juin 2019.

La France est le 3ème producteur mondial de chanvre industriel (chiffres de 2017). Les fibres et la graine sont les parties les plus utilisées. Ce chanvre a la particularité d’avoir une faible teneur en THC (substance psychotrope), mais d’être riche en cannabidiol (notamment dans les fleurs).

 

En usage alimentaire, on a seulement autorisé la graine de chanvre et son huile. En effet, la graine est une bonne source de protéines et l’huile d’oméga 3. Cependant, ces dernières années, de nombreuses travaux scientifiques ont étudié les propriétés du CBD. C’est le cannabidiol que l’on trouve dans les fleurs du chanvre industriel. Il en ressort un effet sur différentes fonctions physiologiques du fait de ses capacités anti-inflammatoires, anti-oxydantes, neuroprotectrices. De plus, le cannabidiol pourrait avoir une action sur les troubles du sommeil, le stress, le système cardiovasculaire, la fonction hépatique et contre l’épilepsie… Cependant, d’autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Le cannabidiol n’est pas considéré comme substance psychotrope. Il pourrait donc présenter un réel intérêt pour notre santé. A l’heure actuelle, l’utilisation du cannabidiol de synthèse ou du cannabidiol issu de la fleur de chanvre est interdite dans l’alimentation et dans les compléments alimentaires. La Commission européenne les considèrent comme Novel Food. Paradoxalement, le cannabidiol de synthèse est autorisé dans les produits cosmétiques et dans les produits e-liquides pour cigarette électronique.

Du CBD dans les compléments alimentaires en France ?

Aujourd’hui, les syndicats travaillent à faire valoir les propriétés du cannabidiol issu du chanvre/cannabis. Mais aussi à faire autoriser cette substance dans les compléments alimentaires.
En parallèle, le 25 octobre dernier, l’assemblé nationale a autorisé le lancement d’une expérimentation de l’usage médical du cannabis pour 2020. Cette expérimentation devrait durer 2 ans et portera sur 3 000 personnes en France atteintes de certaines pathologies afin d’en étudier les bénéfices santé.

Les indications pour lesquelles le cannabis sera administré sont les suivantes :

  • douleurs neuropathiques réfractaires
  • certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes
  • soin de support en oncologie dans les situations palliatives
  • spasticité douloureuse de la sclérose en plaque
  • autres pathologies du système nerveux central.

L’ANSM autorise aussi bien l’utilisation de la fleur séchée, que de l’huile ou de la tisane. Ces différentes posologies apporteront les deux principes actifs : le THC et le CBD.

A l’issue de cette expérimentation, l’agence pourrait autoriser le cannabis thérapeutique pour apporter une certaine forme de confort dans le cadre de certaines pathologies. Reste à savoir quelles seront les caractéristiques de ce cannabis (partie de plante, actifs ?). Dans tous les cas, cela risque de compliquer les choses pour faire autoriser le cannabidiol dans les compléments alimentaires. D’autant plus si cette expérimentation met en lumière une efficacité avérée pour cette substance.